Les éditions Laborintus se sont engagées dans le développement d’un projet éditorial qui permettra de réactualiser les figures d’ANACHARSIS CLOOTS, de THOMAS PAINE, de GIUSEPPE GORANI, acteurs de la Révolution, penseurs étrangers naturalisés français, qui malgré leur rôle historique sont absents du roman national et quasi ignorés de l’historiographie francophone contemporaine.
A l’heure où en Europe et en France les débats et les polémiques autour de la migration ne cessent de s’enflammer, comment peut-on oublier que sous la Révolution française on commence par honorer certains étrangers.
En effet en 1792 un décret attribuait la nationalité aux « savants et aux personnalités étrangères qui en diverses contrées du monde ont muri la raison humaine et préparé les voix de la liberté » : Priestley, Paine, Bentham, Wilberforce, Clarkson, Mackintosh, Williams, Gorani, Cloots, Campe, Pauw, Pestalozzi, Washington, Hamilton, Madison, Klopstock, Kosciuszko, Schiller.
Parmi ses dix-huit hommes illustres résonne donc le nom de Thomas Paine. Or, comment peut-on participer à deux révolutions au cours de sa vie, contribuer au débat politique de plusieurs pays, dont la France, et être ensuite oublié de tous ? Dans cette Lettre au peuple français, l'une des figures essentielles de la Révolution américaine justifie le coup d'Etat du 4 septembre 1797, organisé par le Directoire exécutif contre les royalistes.
« LE FER EST CHAUD DANS TOUTE L’EUROPE »
ÉCRIT-IL EN 1792.
Né le 29 janvier 1737 à Thetford en Angleterre, issu d'un milieu modeste – son père est corsetier – Thomas Paine est d'abord un acteur essentiel de la Révolution américaine. Common Sense (Le sens commun) qui paraît en 1776 est un événement. Paine est en effet l'un des premiers à faire campagne pour l'indépendance à un moment où les principaux acteurs n'envisagent qu'un compromis avec la couronne britannique. Le coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) que justifie Thomas Paine dans sa Lettre au peuple français est organisé par le directoire exécutif contre la majorité royaliste des Conseils des Cinq-cents et des Anciens. Paine met sa notoriété au service du régime directorial alors qu'il a été le seul député à prendre la parole pour critiquer sa Constitution lorsqu'elle a été élaborée au cours de l'été 1795.
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